Évoqué depuis plus de deux ans, ce projet a été imaginé pour éviter une nouvelle hausse de la "surcharge Elia". Le gestionnaire du réseau à haute tension a en effet pour obligation de racheter les certificats verts wallons qui n'auraient pas trouvé preneur sur le marché à 65 euros pièce, et de répercuter ses coûts sur la facture d'électricité. Or la bulle du photovoltaïque wallon a fait chuter le marché des certificats verts, certificats qui arrivent en masse chez Elia.
Pour éviter une flambée de l'électricité pour les consommateurs, le gouvernement wallon a confié à l'intercommunale liégeoise Ecetia une opération de portage financier: à elle de racheter et de mettre en réserve un gros paquet de certificats verts, avec l'espoir qu'à l'issue de cette période de portage, ces certificats - ou une bonne partie d'entre eux - auront pu être revendus sur le marché. De son côté, Elia s'est engagé à reprendre les certificats verts qui n'auraient pas pu être écoulés sur le marché à l'issue de l'opération. Un rachat éventuel qui sera compensé par une augmentation des tarifs pour le consommateur wallon.
Une société anonyme, Solar Chest, a été créée par Ecetia pour réaliser l'opération. Elle va émettre des obligations pour un total de 300 millions d'euros, répartis en trois tranches de maturités différentes: 2020, 2021 et 2022. L'émission sera pilotée par la Banque Degroof. L'argent récolté servira à racheter les certificats verts à Elia.
Les taux de cette obligation ne seront connus qu'une fois l'opération bouclée, mais une source proche du dossier affirme qu'ils seront extrêmement corrects. "Ce sera un peu plus cher que le taux auquel Elia peut emprunter, parce qu'il s'agit d'une opération structurée, mais les marges évoquées sont très raisonnables."
Si cela se confirme, c'est une (demi) bonne nouvelle pour les entreprises qui bénéficient d'une exonération de la surcharge certificats verts: ce sont elles, en effet, qui supporteront les coûts de ce portage, via une diminution de leur exonération.
Christine Scharff.